« L'amitié est la sympathie de deux âmes égales » Avec Abygael N. Teller

« Les pensées si bouleversantes sont le fruit du tracé de tes lignes. Vestiges de la fragilité adolescente, vestiges des rires égarés, vestiges d'un passé si vite effacé. La faiblesse des sentiments n'a d'égale que la douceur des souvenirs. L'amertume de la détresse de l'abandon d'un être aimé, sans cesse désiré, sans cesse idolâtré. L'étincelle semblait inébranlable et pourtant, elle était si éphémère. La déclaration était si lumineuse que les sentiments semblaient d'une pureté incandescente et pourtant, ils étaient tels de la poudre aux yeux. La trahison a laissé une entaille si profonde que rien n'aurait pu l'occulter, laissant seule, la peine gouverner, au risque de ne plus jamais se relever. »

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Assis au comptoir, je regardais d’un œil distrait le barman, l’esprit accaparé par les souvenirs agités de la nuit dernière. Les insomnies étaient éprouvantes, mais les cauchemars avaient de quoi, me faire froid dans le dos. Bien qu’il m’était difficile de l’admettre, le temps passant n’enlevait en rien l’aspect éprouvant de ses visions nocturnes. Le réveil agité, la sueur qui perlait contre la peau, étaient des habitudes difficiles à se défaire. Écrire, comme l’avait tant préconisé le Docteur Peterson, n’enlevait rien à l’affaire. Le souvenir immuable de cette journée, tournait en boucle dans ma tête, d’autant plus dans ma plus grande inconscience. Je pris une nouvelle gorgée de whisky, avant de jeter un coup d’œil à mon portable. Aby ne devrait plus tarder à présent. Si je l’avais invité un peu plus tôt, à passer la soirée en ma compagnie, était-ce pour chasser les démons qui tentaient de s’accrocher à moi ? Peut-être les faire fuir un court instant, mais ils ne désertaient jamais, restant toujours tapis dans l’ombre, attendant l’heure pour eux, de frapper de nouveau.

Je m’étirais, avant de boire de nouveau une gorgée de mon verre de whisky. Un jour, ma sœur m’avait dit combien j’avais de la chance, d’avoir une capacité de me rappeler de tout. Il est vrai que d’un point de vu purement théorique, cela était un atout conséquent. Cependant, la vie n’était pas qu’une simple théorie et en pratique, la chose devenait d’autant plus complexe. Parfois, en fermant les yeux, il m’arrivait d’espérer un court instant que ma mémoire s’efface, pour laisser place à un vide intersidéral, pour laisser place à l’oubli. En vérité, mon hypermnésie était pour moi, une malédiction. Elle ne m’apportait rien que j’aurai pu apprécier et elle me permettait de garder en mémoire, des souvenirs d’autrefois que j’aurais préféré oublier.  

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