Un Toi pour notre fils x Aless & RicksDéjà la quatrième fois en un aussi court intervalle de temps. Je pense qu'en un mois nous nous sommes vus autant de fois pour notre fils qu'au cours des deux dernières années, si on ne compte pas les allers-retours que l'acte du divorce m'a demandés. Loin de moi l'idée de réduire l'importance de ce que nous étions malgré la distance et les absences mutuelles dans notre couple, Julian est tout de même devenu une priorité légitime pour qui nous tentons de mieux gérer les contraintes de nos vies. Nous pouvons avoir des visions différentes sur plusieurs sujets, mais pour le bonheur de notre fils nous nous accordons à trouver les meilleurs compromis possibles. C'est probablement devenu plus simple de mon côté de me rendre disponible puisque j'ai une vision beaucoup plus dégagée de chaque jour qui passe. Je dois les remplir, tuer le temps, et Julian est la plus belles des raisons qui me permet d'y contribuer. Le reste c'est de l'aménagement, comme cela en sera dès demain .. et même ce soir, puisque je le reconduis à sa mère chez qui il passera les prochains jours jusqu'à ce que j'ai la chance d'à nouveau profiter de moments avec lui.
Le rendez-vous a été pris pour que je le ramène dans ce qui a longtemps été notre maison et que le mariage a fini par me faire céder à ma désormais ex-femme qui sort sur le perron quand elle nous entend arriver sur les gravillons aux abords de l'habitation. Les deux hommes, nous nous approchons d'Alessandra et je pose mes mains sur les épaules du plus jeune de nous deux. « On se voit très bientôt bonhomme ? » Il opine de la tête et file jouer à l'intérieur après avoir serré sa mère dans ses petits bras musclés. Je me dis que tout se passe pour le mieux pour eux ; à les voir je pense qu'ils sont tous les deux là l'un pour l'autre et que leur relation ne doit rien présenter de suspect ni compliqué à surmonter. J'ai un peu cette même impression pendant notre courte période entre mecs, malgré que cela fait toujours partie des rares moments privilégiés que l'Armée a pu me permettre de vivre en sa compagnie.
Cela me pince légèrement le cœur de savoir que je pourrais prolonger ces moments de partage. Mais nous en avons décidé qu'il en serait ainsi et que chacun des parents aurait son "tour". C'est bien d'avoir évité les instances sociales de conciliation des familles et d'avoir pu déterminer un accord auquel se tenir sans être trop déçu de ce qui est. Restés plantés sur le pied de la porte, entre adultes, je peux enfin me sentir de soupirer un peu sans que Julian ne doive s'en rendre compte. « C'est fou comment il est arrivé si vite à cet âge-là », je parle naturellement sans forcément m'adresser à Alessandra devant moi. « En un claquement de doigts, sans avoir eu le temps de voir ces années défiler », je prolonge ma pensée en regardant autour de moi à cette bâtisse qui est si proche dans ma tête dès que je me remémore le passé et le peu qu'y a vécu. Dix ans de vie commune, à deux puis à trois. Et désormais plus qu'à deux, pas toujours, et plus vraiment ici.
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